# Chapitre 6
XeAr sort en quelques coups de nage gracile et efficace. Il descend
joyeux et virevoltant
l'[*escalresse*](
https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Escalresse) de
service pour rejoindre ses amis. C'est un long boyau, couvert de
minuscules vers
[claveline](
https://fr.wikipedia.org/wiki/Clavelina_lepadiformis), qui
oscillent tous dans le même sens. XeAr glisse ainsi sur ces petits cils,
un peu un toboggan. Il y a deux
[*escalresses*](
https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Escalresse),
chacune allant dans une direction inverse. Elles sont entortillées dans
une tresse en colimaçon plus ou moins rectiligne. Les milliers de cils
bioluminescents, des
[céphalocrests](
https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Céphalocrest)
roses ou bleues
[noctiluint](
https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Noctiluint), en
fonction de leur fonction ; monter ou descendre. Il se glisse à
l'intérieur tout en caressant les
[zoïdes](
https://fr.wikipedia.org/wiki/Zo%C3%AFde) tout doux et
agréables le long de son parcours.
En bas, il arrive à de longs couloirs qu'il parcourt plus en bondissant
qu'en nageant, ils relient les étages de cette dernière strate vers le
niveau du sol. Il croise quelques personnes, plutôt des ouvriers, ce qui
est normal vu le lieu. Leurs combinaisons collent au corps pour ne pas
offrir de tissus qui pourraient se prendre dans un outil ou quelconque
machine et les broyer comme des fétus. Combinaisons très souvent
orangées noires et blondes, bref visibles. Certaines mêmes équipées de
tissu réfléchissant, à la nuque, ceinture, omoplate, sternum et genoux.
Xear poli salue les huit personnes, quatre féminines, trois masculines
et une
[Jobotahe](
https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Jobotahe) étincelante (*prononcer robota*). Elles lui rendent son salut jovial par
un salut polit. Il n'a pas le temps de plus les considérer, allant à
leurs occupations, lui quittant le bâtiment. Il regagne, en nageant
comme un jeune [alevin](
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alevin), les coins
un peu plus fréquentés, que l'ancien entrepôt où il travaille.
La porte vitrée automatique s'ouvre devant lui, la lumière claire
artificielle de la cité caresse son visage.
Partout des gens et des véhicules, dans cette partie de la couronne de
la cité. Il est malgré tout heureux de revoir des gens, la population,
l'activité. L'allée est assez large, et les véhicules respectent
scrupuleusement leur conduite. Les gens font eux attention aux
carrefours, ici dans les zones actives
[Induskaï](
https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Induskaï), personne
n'est là pour faire du tourisme ni risquer un accident. XeAr se dirige
en sortant à droite vers l'arrêt du
[*transharroyeur*](
https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Transharroyeur).
Coup de chance une navette arrive au moment où il consultait les
horaires de passage. C'est un véhicule effilé comme un
[esox-luBUS](
https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Esox-luBUS), la
cabine en surplomb de patins.
La navette arrive en flottant au-dessus du sol, suivant un guide à même
le sol. Ses nageoires ventrales et pectorales se replient alors qu'elle
se pose délicatement (Comme une « chat bus » mais un 'poisson bus').
Elle prend appuis sur les patins puis deux portes s'ouvrent sur le même
flanc comme des sphincters. XeAr agrippe la barre centrale, qui permet
de réguler le flux des voyageurs en deux, il passe à droite. Il sort son
badge qu'il montre, comme les autres passagers, au conducteur, un
sourire aux lèvres et d'un geste poli de salut. Il se rend au milieu de
la navette où sont une jeune femme habillée d'un ensemble [jaune
saillant](
https://encycolorpedia.fr/f4e992), un jeune cadre dans son
costume strict et son sac ventral à documents, une jeune maman avec son
enfant, tous deux assortis de rose, une personne âgée assise près de la
porte avec un couvre-chef typique des villages proches de la surface. Au
fond un groupe un peu criard mais jeune, ou l'inverse. Deux garçons,
quatre [berdaches](
https://fr.wikipedia.org/wiki/Bispiritualit%C3%A9) et
trois filles. Des jeunes, cinq sont habillés de cette mode ridicule mais
tendance des ramasseurs de nodules et les quatre autres n'ayant guère
plus de goût. Une particulièrement, est habillée comme les prostitués
des camps de
[nodulistes](
https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Noduliste). Une
combinaison [topaze](
https://fr.wikipedia.org/wiki/Topaze_(couleur)) aux
reflets argentés soulignant les seins par un [cinabre
pâle](
https://encycolorpedia.fr/f8e2d1). Les manches
[capucines](
https://encycolorpedia.fr/search?q=capucine) et longues
jusqu'aux mains continuent en gants de simili-broderies. De la nuque et
le long de la colonne vertébrale un rebord
[gueules](
https://encycolorpedia.fr/e21313) qui se sépare en deux au
coccyx sur un Y d'or, souligne le galbe des fesses, de l'entre jambes et
remonte au nombril en une spirale. Les jambes sont mi-courtes, exagérées
de dentelles [écrues](
https://encycolorpedia.fr/eeceac) au-dessus du
genou et au-dessous un synthé-peau de soie. Le cache sexe des bonnes
mœurs [fuchsia](
https://encycolorpedia.fr/search?q=fuchsia) est en fait
cousu et non pas amovible. Son voile de coiffe, immense
[lapis-lazuli](
https://encycolorpedia.fr/search?q=lapis-lazuli)
cristallin, est attaché, enserrée autour de ses épaules, le long de ses
bras, pour y dissimuler les « traditionnelles » armes de défenses que
les prostituées ont. Mais l'ayant reconnu au premier coup d'œil, XeAr
sans plus accorder d'attention, sort de son sac sa console pour
continuer à travailler.
Il parcourt ses notes. Malgré les propos rassurants de fetyW, il est
quand même un peu soucieux. Il est confronté à un silence de la part de
la [*nord'Iës*](
https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#NordI). Et même
fetyW se révèle parfois évasive. Elle n'a pas répondu à ses questions
sur d'anciens mots pour lesquels eldmI lui l'a sans ménagement envoyé
bouler... Plus XeAr relit ses notes, moins il en a envie...
l'exaspération le gagne, englué dans une mauvaise volonté de ses
interlocuteurs, lui apportant des réponses menant toutes à des
impasses... xxsioo l'a senti, c'est un vrai ami, il lui a proposé
d'aller se détendre, et machinalement XeAr tout en se calmant à cette
pensée, range sa console pour contempler le paysage. Il se tourne vers
la fenêtre pour regarder dehors, ils ont déjà quitté le coin de la zone
active. L'eau a un léger goût
[cinnamique](
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ald%C3%A9hyde_cinnamique)
assez agréable et calmement apaisant, une odeur douceâtre et intense,
s\'épanouissant en une chaleur veloutée à son exhalation. Les jeunes au
fond sont toujours aussi bruyants, la personne âgée se lève pour son
arrêt. Son couvre-chef est vraiment très classe, ça rappelle à XeAr ceux
de son village, ils doivent être voisins tous les deux. Il n'ose lui
demander, dans cette grande cité les gens ne se parlent pas. Son village
lui manque, les odeurs
[mellifluentes](
https://www.cnrtl.fr/definition/mellifluent) et fraîche
comme la [badiane](
https://www.olfastory.com/matiere/badiane) amenées
par les courants du sud juste avant la saison des récoltes, c'est la
proximité de la surface. Le soleil si proche et la houle, les
marrées\... tout lui manque. Ici tout est différent, la cité est
« aseptisée » l'eau filtrée a une température presque constante, on ne
ressent aucun effet de marrée ni des saisons ou de la nuit et du jour.
Il n'y a pas non plus les migrations des
[mégaptera](
https://fr.wikipedia.org/wiki/Megaptera),
[loligo](
https://fr.wikipedia.org/wiki/Loligo) et ou de pleins d'autres
animaux. Il se souvient de la ferme de son grand-père. Quand ils
allaient moissonner les algues. Récolter les œufs. Quand il allait
chaparder les
[hippocampes](
https://fr.wikipedia.org/wiki/Hippocampe_(poisson)) chez
les voisins. Tout est différent de son village, il y a des véhicules
dans le centre, qui croisent les gens, pas comme ici où ils circulent
uniquement en périphérie ou dans les galeries de
[*relis*](
https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Relis). Dans son
village les
[caharap'ronden](
https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Caharapronden)
sont construites dans les creux des collines, à l'abri, dans les roches,
elles sont rondes, comme les tortues, pour être hydrodynamiques à la
marée. Leur design est à la fois protecteur et esthétiquement fluide. On
utilise des matériaux organiques locaux, génétiquement modifiés, comme
des forêts de [kelp](
https://fr.wikipedia.org/wiki/Kelp) structurées ou
tissés et aussi des bio-polymères filamenteux. Elles ont un aspect plus
naturel et vivant, ce sont les habitants qui les cultivent eux-mêmes. Le
seul bâtiment un peu haut est l'observatoire de migration. Son
grand-père maternel, Faloudense, l'y emmenait parfois et lui racontait
des histoires de [lipotidae](
https://fr.wikipedia.org/wiki/Lipotidae),
une vielle
[[*coralaustatue*](
https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Coralaustatue)](https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Coralaustatue)
de sa grand-mère posée sur le bureau.
Son village lui manque vraiment et ses recherches n'avancent pas, la
mélancolie le reprend quand le ramdam des jeunes le rattrape. Ils se
disputent ... le sujet aussi grave est le dernier jeu sorti...
effectivement cela mérite d'ameuter tout le véhicule sur cet important
problème existentiel. La navette s'est arrêtée un peu brusquement,
faisant crisser les patins sur le sol, le sortant de sa torpeur. Il
croise le regard de la mamie qui descend. Elle a noté son agacement dans
le regard, quand les jeunes ont rameuté l'attention sur eux. Elle lui
sourit tout en ayant l'air de lui dire « moi aussi j'ai été jeune, ne
fait pas le blasé, tu n'es guère plus vieux qu'eux ». Il lui rend son
sourire en coin, d'un feulement elle le salue et descend. L'arrêt est
près du centre commercial où il a rendez-vous avec xxsioo. Déjà ? Il n'a
pas du tout fait attention au trajet, pourtant long. La jeune maman est
descendue : quand ? Il n'a même pas remarqué.
Bon hé bien il descend lui aussi.
La cité est très élancée les immeubles montent dans une danse vers le
sommet de la grotte, sans jamais le toucher. Vu d'en bas on croirait
qu'ils peuvent en effet l'atteindre, mais vu de l'observatoire de XeAr
on se rend bien compte qu'il y a plusieurs kilomètres entre les cimes et
le plafond. Cette illusion rend colossale ces petits bâtiments, et seul
le majestueux
[*lumphar*](
https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Lumphar) principal
accroché au sommet de la voûte tombe, tel une dentelle stalactite de ses
deux kilomètres de long. Synchronisant les autres
[lingua-spire](
https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Lingua-Spire) de
périphérie. On voit à son point d'ancrage, en regardant très
attentivement, des galeries qui courent vers les parois. On distingue
les plus récentes en fait, qui vont vers les bords pour rejoindre
d'anciens hangars, des observatoires nautiques et des centraux de
relais. Devant lui le bâtiment des
[*Cijh-lec*](
https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Cijh-lec) monte
comme une algue qu'on s'attend à le voir onduler (*prononcer ssir lèc*).
Malgré ses trois kilomètres de haut, il s'en dégage une impression de
fragilité. Ils sont en charge de prendre soin de chaque
[nord'I](
https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#NordI), maintenir ses systèmes, de déployer des interfaces ou d'en retirer
lorsqu'elles ne sont plus snécessaires. C'est une lourde et importante
responsabilité pour les
[*Cijh-lec*](
https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Cijh-lec) que de
veiller à la bonne santé du cœur même de la cité. Leurs
[Agar-Takas](
https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Agar-Taka)
répartis un peu partout dans la grotte, son toujours très élégantes. Les
bio-matériaux renforcés, sur une base d'inspiration de
l'[agar-agar](
https://fr.wikipedia.org/wiki/Agar-agar) justement, leur
confère une résistance à la traction et à la compression surnaturelle,
ça permet d\'atteindre des hauteurs vertigineuses tout en restant
minces, très minces, très très minces. C'est ce qui offre ce mélange de
fragilité et l'illusion que ça ondoie comme des algues dont ils
s'inspirent.
Dans le centre, les
[*lymantas*](
https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Lymanta)
individuels sont peu nombreux. Quelques exceptions, seules les petites
capsules des services de la ville y sont acceptées. Les
[*Frailugas*](
https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Frailuga), sorte
de gros [*lymantas*](
https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Lymanta)
ventrus pour le fret, viennent, pendant la période de nuit, faire les
ravitaillements. Ils sillonnent ainsi les plus grandes artères, relayés
par des [*lymantas*](
https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Lymanta)
modifiés aux livraisons, pour accéder aux plus petits recoins. La ville
n'en est que plus plaisante pour le passant qu'il est. C'est très
agréable, d'autant plus que les jours ici ont été déclarés ''de jours
d'été constants'', c'est à dire plus de 18h, tous les jours toute
l'année. La mégapole ne se réveille pas pour autant tôt le matin, ni ne
s'endort tard. Mais cela permet en effet de sortir aisément. Peu de
quartiers sont mal fréquentés ou même dangereux. En fait l'activité
s'étale tout au fil de cette longue journée. Il y a tout le temps du
monde dans les quartiers, même les banlieues résidentielles. Il n'y a
pas d'heures de pointes comme dans les autres villes, ici à la capitale.
Mais ce calme est en total contraste avec l\'allant de la cité pendant
le jour, et une toute autre animation la nuit.
Moins « remuante » mais plus sérieuse. Ce sont les tâches de
« maintenances », une vraie activité de besogne. En journée il y
beaucoup plus de promeneurs que de gens qui travaillent. Une agitation
de la foule, de croisement de transports de
[sols](
https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Sols), des bouches de
[*sousharroyeurs*](
https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Sousharroyeur),
assez nombreuses d'où montent et descendent des milliers de gens. Il y
en a régulièrement, disposés dans la ville. La première fois qu'il est
venu avec sa famille dans la cité, *iyu'po,Jh* (*prononcer ïhupors !La
virgule fait partie du nom*), ils étaient tous les quatre, pour du
tourisme. Ils avaient été visiter les parcs d'attractions, la réserve
nationale libre. Ils s'étaient bien amusés. Il se souvient, enfant avec
sa petite taille, de ses immenses gratte-voûte, vertigineux. Et ils ont
à peine rapetissés maintenant qu'il est adulte. Les
[Pilia'Watas](
https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Pila-Wata)
s'élancent toujours dans une grâce tout aussi belle et harmonieuse,
comme la diversité des algues. Il passe dans une grande place, c'est son
arrêt, entourée de constructions beaucoup moins hautes et de la verdure
partout, cette esplanade donne sur un parc floral. Il est immense
plusieurs kilomètres de rayon. Les
[Pilia'Watas](
https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Pila-Wata) cèdent
la place à des bâtiments plus petits. Les immeubles sont vraiment moins
hauts et ça donne cette architecture ''rétrécissante '' pour donner un
dégradé de taille, et on arrive à de simples étages en bordure de la
place. Les [Kombloqs](
https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Kombloq)
sont agrémentés de grands coraux, aussi grand qu'eux, laissant croire
qu'à cet endroit la nature a été plus forte que l\'urbanisme, pour
finalement aboutir à ce parc. On trouve de tout, blocs d\'appartements
ou d\'espaces mixtes,
[Kombloqs](
https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Kombloq)
résidentiels, commerciaux ça forme un quartier de taille moyenne avec
partout des coraux magnifiques de toutes couleurs. La plupart des
[Kombloqs](
https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Kombloq) sont en
dur, mais il y a quelques
[Tidalk'oms](
https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Tidalkom)
modulaires. Elles peuvent changer légèrement de forme ou d\'emplacement
en fonction de l\'environnement et de la saison, c'est l'intérêt des
[Tidalk'oms](
https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Tidalkom), et en
plus celles-ci sont vraiment jolies. Le coin où a débarqué XeAr est une
grande gare d'arrêt, un HUB pour différents transports. Il est descendu
parmi les multiples points d'arrêts des navettes, un peu plus loin une
sortie de
[*sousharroyeur*](
https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Sousharroyeur)
et ce gigantesque parc floral. Le design est vraiment plus « végétal »
qu'ailleurs dans la cité. Pas mal de
[Kombloqs](
https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Kombloq) sont
couvertes de plantes et certaines essaie de les imiter. L'ensemble se
fond de sorte qu'on ne sait plus les distinguer et certains
[Kombloqs](
https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Kombloq) semblent
vraiment onduler. D'autres voudraient bouger, comme des formes d'animaux
endormis. Bêtes caméléonesques de plantes. Cela donne une ambiance
chaude et apaisante, que les passants respectent. On dirait que tout le
monde croit que ces monuments sont réellement vivants, et ils nagent
silencieusement, comme si trop de bruit pouvait les réveiller. XeAr
comprend pourquoi xxsioo lui a donné rendez-vous dans ce quartier qu'il
ne connaissait pas du tout. Il est en effet plus habitué au campus
universitaire débordant d'activité, de bruit, de gens. Il jette un coup
d'œil de circonférence à la place. En vis à vis du parc, calme paisible,
qui représente la nature, le centre commercial et son agitation urbaine.
Etrange mélange de genre, mais qui ont été malgré tout concilié avec
harmonie. Cet endroit le raccommode avec le bruit et les gens\... Le
rapport que les seconds produisent du premier. Il quitte la place des
arrêts des
[*transharroyeurs*](
https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Transharroyeur),
pour aller vers l'entrée du parc.
Il a rendez-vous juste en face, devant cette étonnante statue que son
ami lui avait indiquée. Il passe devant la bouche de
[*sousharroyeur*](
https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Sousharroyeur)
une des lignes arrive directement du campus universitaire, xxsioo
devrait sortir par-là. XeAr se dirige vers la statue de
[Jobotahe](
https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Jobotahe). Une fois
parvenu assez prêt il lit sur le petit piédestal, « *alallat'n* » et un
petit poème de sa composition *''paradoxes sentimentaux de la complexité
des sens''* qu'elle avait dédiée à *Choxnœ* (*prononcer Alalyan et Chox
noé*). La statue fait deux fois la hauteur naturelle, en corail,
blanche, éclatante, belle, qui rayonne d\'une chaleur intense invisible,
ce blanc [Igniblan](
https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Igniblan)
qui est associé à la puissance, ardent mais sans flammes. Elle est comme
toutes les
[[Jobotaa](
https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Jobotahe)](https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Jobotahe)
élégante, fine, élancée comme la tige d'une fleur. Elle adopte une
posture altière qui la rend d'autant plus ravissante dans sa
« *configuration-citoyenne* ». Sa beauté irradie encore de tout l'amour
qu'elle avait pour Choxnœ. De son long corps effilé, le bras droit, long
aplati, pointé vers les étoiles, elle a à son index la bague que lui
avait donnée Choxnœ. Elle a la tête légèrement oblongue, un nez
minuscule, ses arcades sourcilières sont peu profondes, les pommettes
douces, la mâchoire gracieuse, et ses oreilles discrètes à peine
visibles. Mais elle a malgré tout une petite boucle à l'oreille gauche,
une perle, la dernière larme de son amour. La perle pend d'une chaîne le
long de son cou élancé. Ses épaules délicates dans son costume de poète,
serti de parures qui descendent le long de son avant-bras gauche, la
main pausée au côté, ou peut-être posée\... Le pouce accroché à son
ceinturon, les quatre autres doigts filiformes, larges mais peu épais,
sur la hanche délicate. Elle a un pantalon qui moule ses fesses à peine
arrondies. Gravées sur la boucle de sa ceinture des fresques oblongues
dont certaines sont reprises au pli de l'aine formant un dessin qui
relie le haut de ses reins et descendant aussi le long de ses jambes
sveltes et sans fin. Ses jambes aussi sont, comme ses bras, plus larges
qu'épaisses, un peu plates même. Elle porte une paire de bottes
jusqu'au-dessous du genou qui enlace son interminable mollet,
rencontrant les fresques qui courent tout sur sa longue et délicate
cuisse.
- XeAr ! »
Il se retourne et voit arriver scintillante la silhouette élancée de ces
longues et magnifiques jambes interminables parées elle aussi de bottes.
De ses cuisses fines élégantes moulées dans un tissu
[cobalt](
http://pourpre.com/fr/dictionnaire/file/cobalt), flanquées de
liserés chamarrés. En haut de cette allure « *verticalisante* », sur ses
minces hanches une combinaison
[indigo](
https://encycolorpedia.fr/search?q=indigo) et
[incarnat](
https://encycolorpedia.fr/search?q=incarnat) qui remonte sur
son court buste elliptique. Les épaulettes de la combinaison donnant un
peu de volume à l'[acromion](
https://fr.wikipedia.org/wiki/Acromion) de
ses épaules. La ligne épurée du bras se lève dans un salut ondoyant à
l'attention de XeAr qui vient à son encontre. En
« *configuration-citoyenne* », la personne le surplombe de deux bonnes
têtes, sa gorge délicate et sertie dans un raz du cou
[cramoisi](
https://encycolorpedia.fr/search?q=cramoisi) où est accroché
un petit bijou. Elle lui sourit en inclinant la tête dans un mouvement
charmeur. Les bras écartés, de sa large envergure l'embrasse.
- Alors comment tu vas mon grand. » Demande XeAr.
- Pas mal, tu as trouvé facilement ? » Lui demande xxsioo de sa voix de
baryton ?
- Tssss... pas mal ici dit donc, j'ai même vu que dans le parc nous
pouvions nager à notre guise ? »
- Presque oui en effet ! Il y a quand même certaines règles à respecter,
mais oui c'est assez sympa ! »
- Et NaHO ? »
- Il nous attend déjà ! »
- Euh ? »
- Ben ! à la grotte des tourbillons voyons ! Il a pris ses palmes de
chasse qu'il veut essayer. »
- Ha ben c'est malin ça, moi je croyais que nous serions allés au centre
commercial ! »
- Toi qui n'aimes pas la foule ... allez un coup de nage libre te fera
le plus grand bien. »
- Bien chef, oui chef, à vos ordre chef, tu penses donc je suis ;
Chef ! »
- Ah ! voilà comment j'aime t'entendre parler. On y va. »
- Par où ! je ne connais pas le coin moi. »
- [*Sousharroyeur*](
https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Sousharroyeur) !
y a une correspondance. »
Et XeAr suivit la
[Jobotahe](
https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Jobotahe).
Ils descendirent dans les couloirs du
[*sousharroyeur*](
https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Sousharroyeur),
à cette heure ils étaient peu fréquentés. Une des lignes allait
directement au campus universitaire, mais ils allaient en prendre une
autre comme lui avait dit xxsioo. Ils nagèrent tous les deux vers les
quais où attendaient quelques personnes. Une plate-forme centrale, et de
part et d'autre les parois vitrées sur les portes desquelles sont
inscrites les directions. Au centre du quai des plans de situations, les
noms des correspondances en sur impression dans un relief en trompe
l'œil. Accrochés au plafond des horloges avec l'heure de la navette et
différents messages sur la circulation, ils ont quelques minutes à
patienter. xxsioo n'a pas sorti ses palmes pour ce court trajet, XeAr va
voir à un des distributeurs si il y a de quoi lire, son ami l'appelle,
les portes sont déjà ouvertes, ils s'engouffrent tous deux dans la
mono-rame, les portes se referment, elle démarre.
- Nous y serons dans quelques minutes. » Dit xxsioo en agrippant un XeAr
qui s'est fait surprendre par le départ. « En plus à cette heure il
n'y a pas trop de monde, et comme NaOH a pris ses palmes de chasse, on
va bien s'amuser, je le sens. »
XeAr ne répond pas, le regard absent sur la paroi
[opaline](
https://encycolorpedia.fr/search?q=opaline) qui défile.
- Tu pourrais faire un effort, j'essaie de te distraire ! » Lui lance la
[Jobotahe](
https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Jobotahe).
- S'cuse. » Lui dit simplement XeAr.
- Bon ben pisque tu y es, raconte un peu ! comme ça, ça sera fait et on
pourra s'amuser, en laissant les soucis au vestiaire, tu ne penses
pas ? »
- Ben toujours mes recherches et encore tout à l'heure fetyW qui en a
rajouté, elle n'a pas voulu répondre à une seule de mes questions. Ça
m'agace un peu en fait. »
- Mais est-ce qu'elle t'a dit aussi que tu commençais d'être pénible
avec ta parano ? »
- Hummm elle y a fait allusion **⸮** » Dit XeAr d'un sourire aux lèvres,
en constatant que son ami avait mis toute son amitié dans sa phrase
pour le faire rire. (**⸮** [point
d'ironie](
https://fr.wikipedia.org/wiki/Point_d%27ironie))
- Qu'est-ce qui te préoccupe tant que ça ?? fetyW ? »
- Pas tellement, on dirait qu'elle essaye de me protéger, mais de quoi ?
Et au vu de mes recherches, des ... mmmm embûches que je rencontre ça
m'ennuie un peu. »
- C'est à dire ? »
- De quoi veut-elle me protéger et qu'y a-t-il à découvrir ? »
- Et simplement que tu partes dans des délires ? Ça t'a effleuré ? »
- Oui ! »
- Mais ... » Demande xxsioo.
- Mais corroboré par des preuves, ça ne reste pas de l'affabulation. »
- Ah ? tu veux dire des vraies preuves, pas des éléments que-tu
interprèterais comme tu voudrais qu'ils abondent dans le sens que tu
imagines ? »
- Avec des recoupements oui, impartiaux. »
- Impartiaux ? »
- J'ai lancé quelques questions anodines qui me sont retournées avec les
réponses que j'avais déjà apporté dans mes 'délires'. »
- Tu veux un coup de main ? »
- J'allais te le demander et NaOH aussi... »
xxsioo l'interrompt, ils sont arrivés à leur correspondance.
- On descend ici ! »
Ils sortirent, la
[Jobotahe](
https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Jobotahe) frôlant le
sol de son corps et XeAr se précipitant le long du mur, tapis comme
quand ils jouaient, plus jeunes, à la raie miroir. Nageant tous deux les
bras le long du corps, ils fusent dans les couloirs qui les mènent vers
une autre ligne qui les conduira à la fameuse grotte. Ils arrivent au
moment où les portes de leur rame se ferment, passant de justesse. Ils
rejoignent un siège et xxsioo reprend la conversation en lui
re-proposant ses services et NaOH en ferait de même. La
[Jobotahe](
https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Jobotahe) dans ses
gestes lents et élégants, de ses longs bras offre le sentiment d'une
danse alors qu'il ne s'agit que d'une discussion. XeAr expose plus en
avant ses soucis, la crainte vis à vis de fetyW parce que si elle désire
le « protéger », du moins est-ce son sentiment, c'est qu'il y a des
raisons. fetyW ne ferait pas ça pour rien. xxsioo confirme un
[nord'I](
https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#NordI) ne fait jamais rien à la légère et le changement d'attitude d'eldmI
l'intrigue aussi, car il l'avait rencontré dans la bibliothèque de
''frek erk kera'' et ils avaient bien discutés tous les trois, rit même,
beaucoup. eldmI a un sens de l'humour provincial et ce qui ne gâchait
rien, il fait partie des partisans de la réforme de l'enseignement. Sa
projection astrale est ténue comme un filet d'eau chaude des geysers de
grands fonds... non plutôt comme le jet d'encre d'un poulpe en fuite.
L'image fit rire XeAr, enfin... xxsioo fut fier de son effet. Ils
conclurent, par ce rire et à destination, de laisser leurs soucis au
vestiaire. De ne parler de ceci à NaOH que demain. Ils détalèrent
nageant près du plafond au travers les dédales de la station, prenant
leur raccourci préféré pour aller à la grotte. Ils débouchent finalement
à un sas hermétique, évitant l'entrée principale. xxsioo salue un de ses
amis
[Jobotaa](
https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Jobotahe) qui s'occupe ici de la maintenance. Il ôte un de ses gants lilas qui
palment ses longues mains métalliques. Il s'avance vers le poste de
commande où se trouve son ami, et lui serre sa main gauche dégantée. Ils
s'échangent quelques politesses (en langue numérique/Jobotta ??) prenant
des nouvelles l'un de l'autre. XeAr salue par-dessus l'épaule. Les deux
[Jobotaa](
https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Jobotahe) remettent
leurs gants et l'ami de xxsioo serra la main de XeAr. Nos deux
compagnons pénètrent dans le sas. Ils passent la première porte de
quatre mètres par trois, épaisse, lourde, ses verrous se ferment
hermétique, un léger courant électrique la parcourt. L'eau change de
température, de goût. Deux grilles, une au sol l'autre au plafond
permettent l'échange. La seconde porte en vis à vis se desserre, se
libère de sa charge positive, les verrous jouent, elle pivote. La
lumière claire, [céleste](
https://encycolorpedia.fr/26c4ec) pénètre en
premier leurs sens, vient ensuite la légère chaleur et l'ozone capiteuse
de l'eau. Ils passent ce sas, d'un salut à travers les petits hublots à
l'ami. Ils émergent sur une grande plate-forme, elle surplombe la
grotte.
# Chapitre 6
XeAr sort en quelques coups de nage gracile et efficace. Il descend
joyeux et virevoltant
l'[*escalresse*](https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Escalresse) de
service pour rejoindre ses amis. C'est un long boyau, couvert de
minuscules vers
[claveline](https://fr.wikipedia.org/wiki/Clavelina_lepadiformis), qui
oscillent tous dans le même sens. XeAr glisse ainsi sur ces petits cils,
un peu un toboggan. Il y a deux
[*escalresses*](https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Escalresse),
chacune allant dans une direction inverse. Elles sont entortillées dans
une tresse en colimaçon plus ou moins rectiligne. Les milliers de cils
bioluminescents, des
[céphalocrests](https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Céphalocrest)
roses ou bleues
[noctiluint](https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Noctiluint), en
fonction de leur fonction ; monter ou descendre. Il se glisse à
l'intérieur tout en caressant les
[zoïdes](https://fr.wikipedia.org/wiki/Zo%C3%AFde) tout doux et
agréables le long de son parcours.
En bas, il arrive à de longs couloirs qu'il parcourt plus en bondissant
qu'en nageant, ils relient les étages de cette dernière strate vers le
niveau du sol. Il croise quelques personnes, plutôt des ouvriers, ce qui
est normal vu le lieu. Leurs combinaisons collent au corps pour ne pas
offrir de tissus qui pourraient se prendre dans un outil ou quelconque
machine et les broyer comme des fétus. Combinaisons très souvent
orangées noires et blondes, bref visibles. Certaines mêmes équipées de
tissu réfléchissant, à la nuque, ceinture, omoplate, sternum et genoux.
Xear poli salue les huit personnes, quatre féminines, trois masculines
et une
[Jobotahe](https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Jobotahe) étincelante (*prononcer robota*). Elles lui rendent son salut jovial par
un salut polit. Il n'a pas le temps de plus les considérer, allant à
leurs occupations, lui quittant le bâtiment. Il regagne, en nageant
comme un jeune [alevin](https://fr.wikipedia.org/wiki/Alevin), les coins
un peu plus fréquentés, que l'ancien entrepôt où il travaille.
La porte vitrée automatique s'ouvre devant lui, la lumière claire
artificielle de la cité caresse son visage.
Partout des gens et des véhicules, dans cette partie de la couronne de
la cité. Il est malgré tout heureux de revoir des gens, la population,
l'activité. L'allée est assez large, et les véhicules respectent
scrupuleusement leur conduite. Les gens font eux attention aux
carrefours, ici dans les zones actives
[Induskaï](https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Induskaï), personne
n'est là pour faire du tourisme ni risquer un accident. XeAr se dirige
en sortant à droite vers l'arrêt du
[*transharroyeur*](https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Transharroyeur).
Coup de chance une navette arrive au moment où il consultait les
horaires de passage. C'est un véhicule effilé comme un
[esox-luBUS](https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Esox-luBUS), la
cabine en surplomb de patins.
La navette arrive en flottant au-dessus du sol, suivant un guide à même
le sol. Ses nageoires ventrales et pectorales se replient alors qu'elle
se pose délicatement (Comme une « chat bus » mais un 'poisson bus').
Elle prend appuis sur les patins puis deux portes s'ouvrent sur le même
flanc comme des sphincters. XeAr agrippe la barre centrale, qui permet
de réguler le flux des voyageurs en deux, il passe à droite. Il sort son
badge qu'il montre, comme les autres passagers, au conducteur, un
sourire aux lèvres et d'un geste poli de salut. Il se rend au milieu de
la navette où sont une jeune femme habillée d'un ensemble [jaune
saillant](https://encycolorpedia.fr/f4e992), un jeune cadre dans son
costume strict et son sac ventral à documents, une jeune maman avec son
enfant, tous deux assortis de rose, une personne âgée assise près de la
porte avec un couvre-chef typique des villages proches de la surface. Au
fond un groupe un peu criard mais jeune, ou l'inverse. Deux garçons,
quatre [berdaches](https://fr.wikipedia.org/wiki/Bispiritualit%C3%A9) et
trois filles. Des jeunes, cinq sont habillés de cette mode ridicule mais
tendance des ramasseurs de nodules et les quatre autres n'ayant guère
plus de goût. Une particulièrement, est habillée comme les prostitués
des camps de
[nodulistes](https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Noduliste). Une
combinaison [topaze](https://fr.wikipedia.org/wiki/Topaze_(couleur)) aux
reflets argentés soulignant les seins par un [cinabre
pâle](https://encycolorpedia.fr/f8e2d1). Les manches
[capucines](https://encycolorpedia.fr/search?q=capucine) et longues
jusqu'aux mains continuent en gants de simili-broderies. De la nuque et
le long de la colonne vertébrale un rebord
[gueules](https://encycolorpedia.fr/e21313) qui se sépare en deux au
coccyx sur un Y d'or, souligne le galbe des fesses, de l'entre jambes et
remonte au nombril en une spirale. Les jambes sont mi-courtes, exagérées
de dentelles [écrues](https://encycolorpedia.fr/eeceac) au-dessus du
genou et au-dessous un synthé-peau de soie. Le cache sexe des bonnes
mœurs [fuchsia](https://encycolorpedia.fr/search?q=fuchsia) est en fait
cousu et non pas amovible. Son voile de coiffe, immense
[lapis-lazuli](https://encycolorpedia.fr/search?q=lapis-lazuli)
cristallin, est attaché, enserrée autour de ses épaules, le long de ses
bras, pour y dissimuler les « traditionnelles » armes de défenses que
les prostituées ont. Mais l'ayant reconnu au premier coup d'œil, XeAr
sans plus accorder d'attention, sort de son sac sa console pour
continuer à travailler.
Il parcourt ses notes. Malgré les propos rassurants de fetyW, il est
quand même un peu soucieux. Il est confronté à un silence de la part de
la [*nord'Iës*](https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#NordI). Et même
fetyW se révèle parfois évasive. Elle n'a pas répondu à ses questions
sur d'anciens mots pour lesquels eldmI lui l'a sans ménagement envoyé
bouler... Plus XeAr relit ses notes, moins il en a envie...
l'exaspération le gagne, englué dans une mauvaise volonté de ses
interlocuteurs, lui apportant des réponses menant toutes à des
impasses... xxsioo l'a senti, c'est un vrai ami, il lui a proposé
d'aller se détendre, et machinalement XeAr tout en se calmant à cette
pensée, range sa console pour contempler le paysage. Il se tourne vers
la fenêtre pour regarder dehors, ils ont déjà quitté le coin de la zone
active. L'eau a un léger goût
[cinnamique](https://fr.wikipedia.org/wiki/Ald%C3%A9hyde_cinnamique)
assez agréable et calmement apaisant, une odeur douceâtre et intense,
s\'épanouissant en une chaleur veloutée à son exhalation. Les jeunes au
fond sont toujours aussi bruyants, la personne âgée se lève pour son
arrêt. Son couvre-chef est vraiment très classe, ça rappelle à XeAr ceux
de son village, ils doivent être voisins tous les deux. Il n'ose lui
demander, dans cette grande cité les gens ne se parlent pas. Son village
lui manque, les odeurs
[mellifluentes](https://www.cnrtl.fr/definition/mellifluent) et fraîche
comme la [badiane](https://www.olfastory.com/matiere/badiane) amenées
par les courants du sud juste avant la saison des récoltes, c'est la
proximité de la surface. Le soleil si proche et la houle, les
marrées\... tout lui manque. Ici tout est différent, la cité est
« aseptisée » l'eau filtrée a une température presque constante, on ne
ressent aucun effet de marrée ni des saisons ou de la nuit et du jour.
Il n'y a pas non plus les migrations des
[mégaptera](https://fr.wikipedia.org/wiki/Megaptera),
[loligo](https://fr.wikipedia.org/wiki/Loligo) et ou de pleins d'autres
animaux. Il se souvient de la ferme de son grand-père. Quand ils
allaient moissonner les algues. Récolter les œufs. Quand il allait
chaparder les
[hippocampes](https://fr.wikipedia.org/wiki/Hippocampe_(poisson)) chez
les voisins. Tout est différent de son village, il y a des véhicules
dans le centre, qui croisent les gens, pas comme ici où ils circulent
uniquement en périphérie ou dans les galeries de
[*relis*](https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Relis). Dans son
village les
[caharap'ronden](https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Caharapronden)
sont construites dans les creux des collines, à l'abri, dans les roches,
elles sont rondes, comme les tortues, pour être hydrodynamiques à la
marée. Leur design est à la fois protecteur et esthétiquement fluide. On
utilise des matériaux organiques locaux, génétiquement modifiés, comme
des forêts de [kelp](https://fr.wikipedia.org/wiki/Kelp) structurées ou
tissés et aussi des bio-polymères filamenteux. Elles ont un aspect plus
naturel et vivant, ce sont les habitants qui les cultivent eux-mêmes. Le
seul bâtiment un peu haut est l'observatoire de migration. Son
grand-père maternel, Faloudense, l'y emmenait parfois et lui racontait
des histoires de [lipotidae](https://fr.wikipedia.org/wiki/Lipotidae),
une vielle
[[*coralaustatue*](https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Coralaustatue)](https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Coralaustatue)
de sa grand-mère posée sur le bureau.
Son village lui manque vraiment et ses recherches n'avancent pas, la
mélancolie le reprend quand le ramdam des jeunes le rattrape. Ils se
disputent ... le sujet aussi grave est le dernier jeu sorti...
effectivement cela mérite d'ameuter tout le véhicule sur cet important
problème existentiel. La navette s'est arrêtée un peu brusquement,
faisant crisser les patins sur le sol, le sortant de sa torpeur. Il
croise le regard de la mamie qui descend. Elle a noté son agacement dans
le regard, quand les jeunes ont rameuté l'attention sur eux. Elle lui
sourit tout en ayant l'air de lui dire « moi aussi j'ai été jeune, ne
fait pas le blasé, tu n'es guère plus vieux qu'eux ». Il lui rend son
sourire en coin, d'un feulement elle le salue et descend. L'arrêt est
près du centre commercial où il a rendez-vous avec xxsioo. Déjà ? Il n'a
pas du tout fait attention au trajet, pourtant long. La jeune maman est
descendue : quand ? Il n'a même pas remarqué.
Bon hé bien il descend lui aussi.
La cité est très élancée les immeubles montent dans une danse vers le
sommet de la grotte, sans jamais le toucher. Vu d'en bas on croirait
qu'ils peuvent en effet l'atteindre, mais vu de l'observatoire de XeAr
on se rend bien compte qu'il y a plusieurs kilomètres entre les cimes et
le plafond. Cette illusion rend colossale ces petits bâtiments, et seul
le majestueux
[*lumphar*](https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Lumphar) principal
accroché au sommet de la voûte tombe, tel une dentelle stalactite de ses
deux kilomètres de long. Synchronisant les autres
[lingua-spire](https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Lingua-Spire) de
périphérie. On voit à son point d'ancrage, en regardant très
attentivement, des galeries qui courent vers les parois. On distingue
les plus récentes en fait, qui vont vers les bords pour rejoindre
d'anciens hangars, des observatoires nautiques et des centraux de
relais. Devant lui le bâtiment des
[*Cijh-lec*](https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Cijh-lec) monte
comme une algue qu'on s'attend à le voir onduler (*prononcer ssir lèc*).
Malgré ses trois kilomètres de haut, il s'en dégage une impression de
fragilité. Ils sont en charge de prendre soin de chaque
[nord'I](https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#NordI), maintenir ses systèmes, de déployer des interfaces ou d'en retirer
lorsqu'elles ne sont plus snécessaires. C'est une lourde et importante
responsabilité pour les
[*Cijh-lec*](https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Cijh-lec) que de
veiller à la bonne santé du cœur même de la cité. Leurs
[Agar-Takas](https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Agar-Taka)
répartis un peu partout dans la grotte, son toujours très élégantes. Les
bio-matériaux renforcés, sur une base d'inspiration de
l'[agar-agar](https://fr.wikipedia.org/wiki/Agar-agar) justement, leur
confère une résistance à la traction et à la compression surnaturelle,
ça permet d\'atteindre des hauteurs vertigineuses tout en restant
minces, très minces, très très minces. C'est ce qui offre ce mélange de
fragilité et l'illusion que ça ondoie comme des algues dont ils
s'inspirent.
Dans le centre, les
[*lymantas*](https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Lymanta)
individuels sont peu nombreux. Quelques exceptions, seules les petites
capsules des services de la ville y sont acceptées. Les
[*Frailugas*](https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Frailuga), sorte
de gros [*lymantas*](https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Lymanta)
ventrus pour le fret, viennent, pendant la période de nuit, faire les
ravitaillements. Ils sillonnent ainsi les plus grandes artères, relayés
par des [*lymantas*](https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Lymanta)
modifiés aux livraisons, pour accéder aux plus petits recoins. La ville
n'en est que plus plaisante pour le passant qu'il est. C'est très
agréable, d'autant plus que les jours ici ont été déclarés ''de jours
d'été constants'', c'est à dire plus de 18h, tous les jours toute
l'année. La mégapole ne se réveille pas pour autant tôt le matin, ni ne
s'endort tard. Mais cela permet en effet de sortir aisément. Peu de
quartiers sont mal fréquentés ou même dangereux. En fait l'activité
s'étale tout au fil de cette longue journée. Il y a tout le temps du
monde dans les quartiers, même les banlieues résidentielles. Il n'y a
pas d'heures de pointes comme dans les autres villes, ici à la capitale.
Mais ce calme est en total contraste avec l\'allant de la cité pendant
le jour, et une toute autre animation la nuit.
Moins « remuante » mais plus sérieuse. Ce sont les tâches de
« maintenances », une vraie activité de besogne. En journée il y
beaucoup plus de promeneurs que de gens qui travaillent. Une agitation
de la foule, de croisement de transports de
[sols](https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Sols), des bouches de
[*sousharroyeurs*](https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Sousharroyeur),
assez nombreuses d'où montent et descendent des milliers de gens. Il y
en a régulièrement, disposés dans la ville. La première fois qu'il est
venu avec sa famille dans la cité, *iyu'po,Jh* (*prononcer ïhupors !La
virgule fait partie du nom*), ils étaient tous les quatre, pour du
tourisme. Ils avaient été visiter les parcs d'attractions, la réserve
nationale libre. Ils s'étaient bien amusés. Il se souvient, enfant avec
sa petite taille, de ses immenses gratte-voûte, vertigineux. Et ils ont
à peine rapetissés maintenant qu'il est adulte. Les
[Pilia'Watas](https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Pila-Wata)
s'élancent toujours dans une grâce tout aussi belle et harmonieuse,
comme la diversité des algues. Il passe dans une grande place, c'est son
arrêt, entourée de constructions beaucoup moins hautes et de la verdure
partout, cette esplanade donne sur un parc floral. Il est immense
plusieurs kilomètres de rayon. Les
[Pilia'Watas](https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Pila-Wata) cèdent
la place à des bâtiments plus petits. Les immeubles sont vraiment moins
hauts et ça donne cette architecture ''rétrécissante '' pour donner un
dégradé de taille, et on arrive à de simples étages en bordure de la
place. Les [Kombloqs](https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Kombloq)
sont agrémentés de grands coraux, aussi grand qu'eux, laissant croire
qu'à cet endroit la nature a été plus forte que l\'urbanisme, pour
finalement aboutir à ce parc. On trouve de tout, blocs d\'appartements
ou d\'espaces mixtes,
[Kombloqs](https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Kombloq)
résidentiels, commerciaux ça forme un quartier de taille moyenne avec
partout des coraux magnifiques de toutes couleurs. La plupart des
[Kombloqs](https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Kombloq) sont en
dur, mais il y a quelques
[Tidalk'oms](https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Tidalkom)
modulaires. Elles peuvent changer légèrement de forme ou d\'emplacement
en fonction de l\'environnement et de la saison, c'est l'intérêt des
[Tidalk'oms](https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Tidalkom), et en
plus celles-ci sont vraiment jolies. Le coin où a débarqué XeAr est une
grande gare d'arrêt, un HUB pour différents transports. Il est descendu
parmi les multiples points d'arrêts des navettes, un peu plus loin une
sortie de
[*sousharroyeur*](https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Sousharroyeur)
et ce gigantesque parc floral. Le design est vraiment plus « végétal »
qu'ailleurs dans la cité. Pas mal de
[Kombloqs](https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Kombloq) sont
couvertes de plantes et certaines essaie de les imiter. L'ensemble se
fond de sorte qu'on ne sait plus les distinguer et certains
[Kombloqs](https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Kombloq) semblent
vraiment onduler. D'autres voudraient bouger, comme des formes d'animaux
endormis. Bêtes caméléonesques de plantes. Cela donne une ambiance
chaude et apaisante, que les passants respectent. On dirait que tout le
monde croit que ces monuments sont réellement vivants, et ils nagent
silencieusement, comme si trop de bruit pouvait les réveiller. XeAr
comprend pourquoi xxsioo lui a donné rendez-vous dans ce quartier qu'il
ne connaissait pas du tout. Il est en effet plus habitué au campus
universitaire débordant d'activité, de bruit, de gens. Il jette un coup
d'œil de circonférence à la place. En vis à vis du parc, calme paisible,
qui représente la nature, le centre commercial et son agitation urbaine.
Etrange mélange de genre, mais qui ont été malgré tout concilié avec
harmonie. Cet endroit le raccommode avec le bruit et les gens\... Le
rapport que les seconds produisent du premier. Il quitte la place des
arrêts des
[*transharroyeurs*](https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Transharroyeur),
pour aller vers l'entrée du parc.
Il a rendez-vous juste en face, devant cette étonnante statue que son
ami lui avait indiquée. Il passe devant la bouche de
[*sousharroyeur*](https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Sousharroyeur)
une des lignes arrive directement du campus universitaire, xxsioo
devrait sortir par-là. XeAr se dirige vers la statue de
[Jobotahe](https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Jobotahe). Une fois
parvenu assez prêt il lit sur le petit piédestal, « *alallat'n* » et un
petit poème de sa composition *''paradoxes sentimentaux de la complexité
des sens''* qu'elle avait dédiée à *Choxnœ* (*prononcer Alalyan et Chox
noé*). La statue fait deux fois la hauteur naturelle, en corail,
blanche, éclatante, belle, qui rayonne d\'une chaleur intense invisible,
ce blanc [Igniblan](https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Igniblan)
qui est associé à la puissance, ardent mais sans flammes. Elle est comme
toutes les
[[Jobotaa](https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Jobotahe)](https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Jobotahe)
élégante, fine, élancée comme la tige d'une fleur. Elle adopte une
posture altière qui la rend d'autant plus ravissante dans sa
« *configuration-citoyenne* ». Sa beauté irradie encore de tout l'amour
qu'elle avait pour Choxnœ. De son long corps effilé, le bras droit, long
aplati, pointé vers les étoiles, elle a à son index la bague que lui
avait donnée Choxnœ. Elle a la tête légèrement oblongue, un nez
minuscule, ses arcades sourcilières sont peu profondes, les pommettes
douces, la mâchoire gracieuse, et ses oreilles discrètes à peine
visibles. Mais elle a malgré tout une petite boucle à l'oreille gauche,
une perle, la dernière larme de son amour. La perle pend d'une chaîne le
long de son cou élancé. Ses épaules délicates dans son costume de poète,
serti de parures qui descendent le long de son avant-bras gauche, la
main pausée au côté, ou peut-être posée\... Le pouce accroché à son
ceinturon, les quatre autres doigts filiformes, larges mais peu épais,
sur la hanche délicate. Elle a un pantalon qui moule ses fesses à peine
arrondies. Gravées sur la boucle de sa ceinture des fresques oblongues
dont certaines sont reprises au pli de l'aine formant un dessin qui
relie le haut de ses reins et descendant aussi le long de ses jambes
sveltes et sans fin. Ses jambes aussi sont, comme ses bras, plus larges
qu'épaisses, un peu plates même. Elle porte une paire de bottes
jusqu'au-dessous du genou qui enlace son interminable mollet,
rencontrant les fresques qui courent tout sur sa longue et délicate
cuisse.
- XeAr ! »
Il se retourne et voit arriver scintillante la silhouette élancée de ces
longues et magnifiques jambes interminables parées elle aussi de bottes.
De ses cuisses fines élégantes moulées dans un tissu
[cobalt](http://pourpre.com/fr/dictionnaire/file/cobalt), flanquées de
liserés chamarrés. En haut de cette allure « *verticalisante* », sur ses
minces hanches une combinaison
[indigo](https://encycolorpedia.fr/search?q=indigo) et
[incarnat](https://encycolorpedia.fr/search?q=incarnat) qui remonte sur
son court buste elliptique. Les épaulettes de la combinaison donnant un
peu de volume à l'[acromion](https://fr.wikipedia.org/wiki/Acromion) de
ses épaules. La ligne épurée du bras se lève dans un salut ondoyant à
l'attention de XeAr qui vient à son encontre. En
« *configuration-citoyenne* », la personne le surplombe de deux bonnes
têtes, sa gorge délicate et sertie dans un raz du cou
[cramoisi](https://encycolorpedia.fr/search?q=cramoisi) où est accroché
un petit bijou. Elle lui sourit en inclinant la tête dans un mouvement
charmeur. Les bras écartés, de sa large envergure l'embrasse.
- Alors comment tu vas mon grand. » Demande XeAr.
- Pas mal, tu as trouvé facilement ? » Lui demande xxsioo de sa voix de
baryton ?
- Tssss... pas mal ici dit donc, j'ai même vu que dans le parc nous
pouvions nager à notre guise ? »
- Presque oui en effet ! Il y a quand même certaines règles à respecter,
mais oui c'est assez sympa ! »
- Et NaHO ? »
- Il nous attend déjà ! »
- Euh ? »
- Ben ! à la grotte des tourbillons voyons ! Il a pris ses palmes de
chasse qu'il veut essayer. »
- Ha ben c'est malin ça, moi je croyais que nous serions allés au centre
commercial ! »
- Toi qui n'aimes pas la foule ... allez un coup de nage libre te fera
le plus grand bien. »
- Bien chef, oui chef, à vos ordre chef, tu penses donc je suis ;
Chef ! »
- Ah ! voilà comment j'aime t'entendre parler. On y va. »
- Par où ! je ne connais pas le coin moi. »
- [*Sousharroyeur*](https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Sousharroyeur) !
y a une correspondance. »
Et XeAr suivit la
[Jobotahe](https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Jobotahe).
Ils descendirent dans les couloirs du
[*sousharroyeur*](https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Sousharroyeur),
à cette heure ils étaient peu fréquentés. Une des lignes allait
directement au campus universitaire, mais ils allaient en prendre une
autre comme lui avait dit xxsioo. Ils nagèrent tous les deux vers les
quais où attendaient quelques personnes. Une plate-forme centrale, et de
part et d'autre les parois vitrées sur les portes desquelles sont
inscrites les directions. Au centre du quai des plans de situations, les
noms des correspondances en sur impression dans un relief en trompe
l'œil. Accrochés au plafond des horloges avec l'heure de la navette et
différents messages sur la circulation, ils ont quelques minutes à
patienter. xxsioo n'a pas sorti ses palmes pour ce court trajet, XeAr va
voir à un des distributeurs si il y a de quoi lire, son ami l'appelle,
les portes sont déjà ouvertes, ils s'engouffrent tous deux dans la
mono-rame, les portes se referment, elle démarre.
- Nous y serons dans quelques minutes. » Dit xxsioo en agrippant un XeAr
qui s'est fait surprendre par le départ. « En plus à cette heure il
n'y a pas trop de monde, et comme NaOH a pris ses palmes de chasse, on
va bien s'amuser, je le sens. »
XeAr ne répond pas, le regard absent sur la paroi
[opaline](https://encycolorpedia.fr/search?q=opaline) qui défile.
- Tu pourrais faire un effort, j'essaie de te distraire ! » Lui lance la
[Jobotahe](https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Jobotahe).
- S'cuse. » Lui dit simplement XeAr.
- Bon ben pisque tu y es, raconte un peu ! comme ça, ça sera fait et on
pourra s'amuser, en laissant les soucis au vestiaire, tu ne penses
pas ? »
- Ben toujours mes recherches et encore tout à l'heure fetyW qui en a
rajouté, elle n'a pas voulu répondre à une seule de mes questions. Ça
m'agace un peu en fait. »
- Mais est-ce qu'elle t'a dit aussi que tu commençais d'être pénible
avec ta parano ? »
- Hummm elle y a fait allusion **⸮** » Dit XeAr d'un sourire aux lèvres,
en constatant que son ami avait mis toute son amitié dans sa phrase
pour le faire rire. (**⸮** [point
d'ironie](https://fr.wikipedia.org/wiki/Point_d%27ironie))
- Qu'est-ce qui te préoccupe tant que ça ?? fetyW ? »
- Pas tellement, on dirait qu'elle essaye de me protéger, mais de quoi ?
Et au vu de mes recherches, des ... mmmm embûches que je rencontre ça
m'ennuie un peu. »
- C'est à dire ? »
- De quoi veut-elle me protéger et qu'y a-t-il à découvrir ? »
- Et simplement que tu partes dans des délires ? Ça t'a effleuré ? »
- Oui ! »
- Mais ... » Demande xxsioo.
- Mais corroboré par des preuves, ça ne reste pas de l'affabulation. »
- Ah ? tu veux dire des vraies preuves, pas des éléments que-tu
interprèterais comme tu voudrais qu'ils abondent dans le sens que tu
imagines ? »
- Avec des recoupements oui, impartiaux. »
- Impartiaux ? »
- J'ai lancé quelques questions anodines qui me sont retournées avec les
réponses que j'avais déjà apporté dans mes 'délires'. »
- Tu veux un coup de main ? »
- J'allais te le demander et NaOH aussi... »
xxsioo l'interrompt, ils sont arrivés à leur correspondance.
- On descend ici ! »
Ils sortirent, la
[Jobotahe](https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Jobotahe) frôlant le
sol de son corps et XeAr se précipitant le long du mur, tapis comme
quand ils jouaient, plus jeunes, à la raie miroir. Nageant tous deux les
bras le long du corps, ils fusent dans les couloirs qui les mènent vers
une autre ligne qui les conduira à la fameuse grotte. Ils arrivent au
moment où les portes de leur rame se ferment, passant de justesse. Ils
rejoignent un siège et xxsioo reprend la conversation en lui
re-proposant ses services et NaOH en ferait de même. La
[Jobotahe](https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Jobotahe) dans ses
gestes lents et élégants, de ses longs bras offre le sentiment d'une
danse alors qu'il ne s'agit que d'une discussion. XeAr expose plus en
avant ses soucis, la crainte vis à vis de fetyW parce que si elle désire
le « protéger », du moins est-ce son sentiment, c'est qu'il y a des
raisons. fetyW ne ferait pas ça pour rien. xxsioo confirme un
[nord'I](https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#NordI) ne fait jamais rien à la légère et le changement d'attitude d'eldmI
l'intrigue aussi, car il l'avait rencontré dans la bibliothèque de
''frek erk kera'' et ils avaient bien discutés tous les trois, rit même,
beaucoup. eldmI a un sens de l'humour provincial et ce qui ne gâchait
rien, il fait partie des partisans de la réforme de l'enseignement. Sa
projection astrale est ténue comme un filet d'eau chaude des geysers de
grands fonds... non plutôt comme le jet d'encre d'un poulpe en fuite.
L'image fit rire XeAr, enfin... xxsioo fut fier de son effet. Ils
conclurent, par ce rire et à destination, de laisser leurs soucis au
vestiaire. De ne parler de ceci à NaOH que demain. Ils détalèrent
nageant près du plafond au travers les dédales de la station, prenant
leur raccourci préféré pour aller à la grotte. Ils débouchent finalement
à un sas hermétique, évitant l'entrée principale. xxsioo salue un de ses
amis
[Jobotaa](https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Jobotahe) qui s'occupe ici de la maintenance. Il ôte un de ses gants lilas qui
palment ses longues mains métalliques. Il s'avance vers le poste de
commande où se trouve son ami, et lui serre sa main gauche dégantée. Ils
s'échangent quelques politesses (en langue numérique/Jobotta ??) prenant
des nouvelles l'un de l'autre. XeAr salue par-dessus l'épaule. Les deux
[Jobotaa](https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Jobotahe) remettent
leurs gants et l'ami de xxsioo serra la main de XeAr. Nos deux
compagnons pénètrent dans le sas. Ils passent la première porte de
quatre mètres par trois, épaisse, lourde, ses verrous se ferment
hermétique, un léger courant électrique la parcourt. L'eau change de
température, de goût. Deux grilles, une au sol l'autre au plafond
permettent l'échange. La seconde porte en vis à vis se desserre, se
libère de sa charge positive, les verrous jouent, elle pivote. La
lumière claire, [céleste](https://encycolorpedia.fr/26c4ec) pénètre en
premier leurs sens, vient ensuite la légère chaleur et l'ozone capiteuse
de l'eau. Ils passent ce sas, d'un salut à travers les petits hublots à
l'ami. Ils émergent sur une grande plate-forme, elle surplombe la
grotte.